Ma rencontre avec la sophrologie s’est faite alors que je cherchais à redonner tout son sens et tout son potentiel à mes métiers de metteur en scène et de comédienne.
En suivant la voix du coeur, je suis devenue artiste de scène. Mais quelque chose n’allait vraiment pas. En lutte avec ce milieu, je ressentais un inconfort, je me confrontais à une certaine superficialité, je voulais jouer une musique et ça sonnait faux - ou plutôt creux.
Je voulais comprendre ce qu’était un théâtre vrai et trouver un théâtre utile.
J'ai fréquemment entendu : "tu es trop idéaliste", "tu es trop sensible, c'est un problème", "tu es quelqu'un de trop gentil", "trop doux", "trop bienveillant", "trop empathique", "le monde ce n'est pas ça, il faut te durcir"...
Je n'ai pas vraiment été prise au sérieux lorsque je parlais de réparer à travers le rire ou de transformer les choses, à travers la pratique du théâtre.
Mais j'ai continué.
Ça faisait sens, quand même, un théâtre utile.
Ça me faisait "oui", quand même, un théâtre qui aide.
Sophrologie veut dire "étude de l'harmonie de la conscience".
Son objectif est d'harmoniser corps et esprit, de remettre de la conscience pour devenir actif sur ce que l'on vit. Acteur.
Son étude m’a alors donné des graines inestimables à cultiver, qui se sont déployées au delà de mon activité professionnelle. Ces graines sont celles de la clarté, qui ont poussé en
Liberté, Présence, Créativité.
Liberté -
J'ai pu me libérer de ces étiquettes qui piquaient et comprendre l’impact RÉEL d’une action POSITIVE sur notre conscience - et celui de la SENSIBILITÉ, au passage, même Hyper. La pratique de la sophrologie m’a permis de pacifier avec moi-même, mon fonctionnement, dans ma relation aux autres, en mettant plus de conscience sur les mécaniques, sur mes origines, sur ce qui est présent aujourd’hui et sur où je voudrais aller.
Et en mettant plus de conscience sur nos conditionnements, on grimpe la première marche pour s’en libérer. Pour retrouver notre libre arbitre.
Le concept de la phénoménologie a eu un impact considérable dans tous les domaines de ma vie : il s'agit de redonner, à tout ce qui nous traverse, sa valeur de phénomène propre et isolé (cf. article précédent). Ainsi, se libérer des phénomènes - et qui plus est de jouer avec, au théâtre - permet de les dépasser et de pacifier notre rapport avec eux.
En bref, j’ai pu comprendre l'impact d’une action positive efficace et l’aspect profond et curatif du jeu ; ce qui a légitimisé et libéré les valeurs qui m’animaient.
Présence -
Plus de conscience a été apporté par une qualité de présence à moi-même et à mon environnement, en partant en exploration de mon monde intérieur.
Quelle est ma cartographie ? Quel est mon prisme ? Quels sont mes mécaniques ? Quel est mon monde ?
Et partir à la rencontre de Soi s’est avéré être un voyage intégral : en partant à la rencontre de soi, on part à la rencontre de l’Autre, on part à la rencontre du monde, en interrelation constante et riche de sens. Et ce travail peut être léger, agréable, ludique.
Ainsi, par cette qualité de présence, j'ai fait l'expérience de la qualité de vie que je peux m'apporter.
Ainsi, j'ai pu développer plus de justesse dans mon rapport à moi-même et à l’Autre.
Cet apprentissage a été très fort. J’ai pu faire l’expérience de l’équanimité. Marc-Aurèle a dit : « Donne-moi le courage de changer ce que je peux changer, la sagesse d’accepter ce que je ne peux pas changer et le discernement de reconnaître l’un de l’autre »
Créativité -
Au cour de mon chemin, j’ai pu observer qu’il existait la croyance d’une scission entre les « créatifs » et les « non créatifs ». Ma croyance est que l'on est tous créatifs. La pratique de la sophrologie m’a donné des outils concrets pour proposer de cultiver cette créativité. On peut venir réveiller et enrichir son univers créatif.
J’ai réprimé mon hypersensibilité pendant la très-grande-majeure partie de ma vie, ce qui a généré des tensions physiques et psychiques considérables, entre autres. J'ai toujours pensé que c'était un problème à régler, à réparer, que j'étais défectueuse et qu'il me manquait un manuel, celui du fonctionnement de l'humain, sur terre, pour arriver à vivre ensemble, ici. La sophrologie m’a permis de reconnecter avec cette part de moi, de me réconcilier avec mon monde sensible et d'en découvrir sa richesse et toutes ses potentialités. Je n'étais pas en marge, je n'avais plus cette partie de moi à réparer ou réprimer. Sensible, j'avais ma partition à jouer. IL N'Y AVAIT PAS DE MANUEL.
Dès lors cette croyance libérée, ma posture est devenue plus alignée. Et tout s'ajuste encore autour de moi à mesure que j'explore ma vérité. Rabibochée avec cette partie de moi, ma créativité s'est accrue et déployée.
!!Spoiler Alert!!
J'ai ainsi pu redonner du sens à mon métier d'artiste.
Et même développer le Sophro-théâtre.
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